
« La langue -inventer les mots qui manquent, détourner les mots qui nous marquent – est un outil insurrectionnel. »
Voici l’un des essais féministes les plus inventifs et disruptifs que j’ai lu ces derniers temps. Les éditions Zones continuent de soutenir des textes de qualité, aux pensées qui font vraiment bouger les lignes.
Christine Aventin, autrice belge dont je vais m’empresser de découvrir le recueil de poésie intitulé Scalp convoque ici la figure de la facétieuse Fifi Brindacier (ou en langue originale Pippi Langstrump) pour développer une nouvelle forme de révolution, le FéminiSpunk.
Si Fifi a été (scandale !) complètement aseptisée et mutilée dans sa traduction française ( il ne fallait surtout pas inciter les enfants à penser et critiquer la société dans laquelle ils vivent…), on lui redonne ici son pouvoir subversif. Car Fifi était une petite fille, mais elle était clairement indépendante, queer, féministe, punk, quasi anarchiste…Bref, un modèle à suivre.
Dans un texte aussi bigarré et foutraque que brillant et inventif, Christine Aventin lance un appel à toutes les « filles » (« meuf, queer, butch, trans, queen, drag, fem, witch, sista, freak… ») pour reprendre le pouvoir sur leurs vies et dynamiter un système patriarcal dans la joie et la libération.
Où signe-t-on ???
FéminiSpunk : le monde est notre terrain de jeu, Christine Aventin. Editions Zones / La Découverte, 2021.
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