
Nous y sommes, la rentrée littéraire cuvée 2021 ! Les rentrées littéraires sont des périodes d’euphorie et de perte du sens commun pour moi tant je voudrais tout lire, tout découvrir, tout acquérir !
Bien que préférant la rentrée d’hiver qui éloignée de l’agitation des prix médiatico-littéraires me semble souvent de meilleure qualité, je dois avouer que depuis deux ou trois ans je reprends goût à celle de l’automne car s’y trouvent de plus en plus de propositions de qualité, et une plus grande place y est progressivement laissée aux maisons d’édition indépendantes pour mon grand plaisir.
Cette année ce n’est pas moins d’une trentaine de titres qui me tentent ou m’intriguent, il va sans dire que je ne pourrai ni lire ni chroniquer tout cela ! Mais laissez-moi au moins vous les présenter, et en voici une première partie.
Et d’un seul bras, la sœur balaie la maison / Cherie Jones, Calmann-Levy

« Lala vit chichement dans un cabanon de plage de la Barbade avec Adan, un mari abusif. Quand un de ses cambriolages dans une villa luxueuse dérape, deux vies de femmes s’effondrent. Celle de la veuve du propriétaire blanc qu’il tue, une insulaire partie de rien. Et celle de Lala, victime collatérale de la violence croissante d’Adan qui craint de finir en prison. Comment ces deux femmes que tout oppose, mais que le drame relie, vont-elles pouvoir se reconstruire ? »
S’adapter / Clara Dupont-Monod, Stock

« C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. »
Tableau de l’amour final / Larry Tremblay, La Peuplade

« Librement inspiré de la vie du peintre Francis Bacon, Tableau final de l’amour fait le récit d’une quête artistique sans compromis, viscérale, voire dangereuse. Dans une Europe traversée par deux guerres s’impose la vision d’un artiste radical dont l’œuvre entière, obsédée par le corps, résonne comme un cri. S’adressant à l’amant qui lui a servi de modèle – ce « petit voleur inexpérimenté » qui, en pleine nuit, s’est introduit dans son atelier –, le narrateur retrace les errances de leur relation tumultueuse. »
Notre part de nuit / Mariana Enriquez, Éditions du sous-sol

« Un père et son fils traversent l’Argentine par la route, comme en fuite. Où vont-ils ? À qui cherchent-ils à échapper ? Le petit garçon s’appelle Gaspar. Sa mère a disparu dans des circonstances étranges. Comme son père, Gaspar a hérité d’un terrible don : il est destiné à devenir médium pour le compte d’une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle. »
Artifices / Claire Berest, Stock

« Abel Bac, flic solitaire et bourru, évolue dans une atmosphère étrange depuis qu’il a été suspendu. Son identité déjà incertaine semble se dissoudre entre cauchemars et déambulations nocturnes dans Paris. Reclus dans son appartement, il n’a plus qu’une préoccupation : sa collection d’orchidées, dont il prend soin chaque jour.
C’est cette errance que vient interrompre Elsa, sa voisine, lorsqu’elle atterrit ivre morte un soir devant sa porte.
C’est cette bulle que vient percer Camille Pierrat, sa collègue, inquiète de son absence inexpliquée. «
Dans la maison rêvée / Carmen Maria Machado, Bourgois éditeur

« En surface, Dans la maison rêvée pourrait être considéré comme un témoignage : Carmen Maria Machado a vécu avec une femme une intense histoire d’amour qui s’est peu à peu muée en une relation faite d’emprise et de brutalité. Mais comment analyser et comprendre son expérience sans récits antérieurs auxquels se raccrocher ? Il n’existe en effet que peu d’archives queer, et presque pas de témoignages sur le tabou de la violence conjugale au sein de couples homosexuels.
Pour raconter ce qu’elle a vécu, Carmen Maria Machado a donc inventé une forme pyrotechnique qui n’appartient qu’à elle et qui étonnera plus d’un lecteur. »
Furies / Julie Ruocco, Actes Sud

« Les destins d’une jeune archéologue, dévoyée en trafiquante d’antiquités, et d’un pompier syrien, devenu fossoyeur, se heurtent à l’ expérience de la guerre. Entre ce qu’elle déterre et ce qu’il ensevelit, il y a l’histoire d’un peuple qui se lève et qui a cru dans sa révolution. »
La bonne chance / Rosa Montero, Éditons Métailié

« Qu’est-ce qui pousse un homme à descendre d’un train à l’improviste et à se cacher dans un village perdu ? Il veut recommencer sa vie ou en finir ? Il fuit quelqu’un, ou quelque chose, peut-être lui-même ? Le destin l’a conduit jusqu’à Pozonegro, un ancien centre minier à l’agonie. Devant chez lui passent des trains qui peuvent être son salut ou sa perte, tandis que ceux qui le cherchent sont à l’affût. Mais dans ce lieu maudit, où tout le monde a un secret, certains plus obscurs et dangereux que d’autres, cet homme rencontre des gens comme la lumineuse et généreuse Raluca, peut-être un peu cinglée aussi, qui croit que la joie est une habitude. »
Ultramarins / Mariette Navarro, Quidam éditeur

« A bord d’un cargo de marchandises qui traverse l’Atlantique, l’équipage décide un jour, d’un commun accord, de s’offrir une baignade en pleine mer, brèche clandestine dans le cours des choses. De cette baignade, à laquelle seule la commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine la suite du voyage. Le bateau n’est-il pas en train de prendre son indépendance ? »
Climax / Thomas B. Reverdy, Flammarion
« C’est une sorte de village de pêcheurs aux maisons d’un étage, niché au creux d’un bras de mer qui s’enfonce comme une langue, à l’extrême nord de la Norvège. C’est là que tout a commencé: l’accident sur la plateforme pétrolière, de l’autre côté du chenal, la fissure qui menace dangereusement le glacier et ces poissons qu’on a retrouvés morts. Et si tout était lié ? C’est en tant qu’ingénieur géologue que Noah, enfant du pays, va revenir en mission et retrouver Anå, son amour de jeunesse, ainsi que les anciens amis qu’il avait initiés aux jeux de rôle. Il était alors Sigurd, du nom justement de cette maudite plateforme. »
Les aquatiques / Osvalde Lewat, Les Escales
« Vingt ans après la mort de sa mère, Katmé Abbia, enseignante, apprend que la tombe doit être déplacée. Son mari, Tashun, préfet de la capitale, voit dans ce nouvel enterrement l’occasion providentielle de réparer les erreurs du passé et surtout de donner un coup d’accélérateur à sa carrière politique. Quand Samy, artiste tourmenté, ami et frère de toujours de Katmé, est arrêté et jeté en prison, les ambitions politiques de son mari entrent en collision avec sa vie et la placent devant un choix terrible. »
Les Garçons de la cité-jardin / Dan Nisand , Les Avrils
« Melvil a grandi dans l’un des cent trente-huit pavillons de la cité-jardin Hildenbrandt, en périphérie de Mulhouse. À vingt-cinq ans, sa vie se résume à un modeste emploi en mairie, quelques soirées au bar ou au lac. Et à prendre soin du paternel acariâtre depuis que ses frères sont partis. Virgile, l’aîné, s’est engagé dans la Légion. Jonas, le cadet, a disparu depuis des mois. Au grand soulagement du voisinage. Car leur nom seul suffit à terroriser le quartier. Les Ischard : irresponsables, asociaux, récidivistes. Des teignes. Mais un jour de printemps, le téléphone sonne et, dans les rues aux noms de fleurs, la rumeur enfle. Un retour est annoncé. Pour le jeune Melvil, si admiratif de ses frères et pourtant si différent, l’heure est venue de choisir l’homme qu’il va devenir. »
La porte du voyage sans retour / David Diop, Seuil
« « La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes. »
Au-delà de la mer / Paul Lynch, Albin Michel
« Malgré l’annonce d’une tempête, Bolivar, un pêcheur sud-américain, convainc le jeune Hector de prendre la mer avec lui. Tous deux se retrouvent vite à la merci des éléments, prisonniers de l’immensité de l’océan Pacifique. Unis par cette terrifiante intimité forcée et sans issue, ils se heurtent aux limites de la foi et de l’espoir, à l’essence de la vie et de la mort, à leur propre conscience. »
G.A.V. / Marin Fouqué, Actes Sud
« Deux coups de feu ont retenti dans le quartier et les policiers rêvent de mettre la main sur le fauteur de troubles. En attendant, ils ont embarqué Angel, qui n’en est pas à sa première garde à vue. Mais Angel connaît la musique, il ne balancera personne.
Une nuit dans un commissariat, à chaque cellule sa voix : Angel à l’étrange sourire ; une jeune femme soumise au harcèlement quotidien d’un entrepôt ; des émeutiers ramassés à la fin d’une marche pour le climat ; un vieux manifestant brutalisé ; un cadre en dégrisement ; un flic exténué ; un adolescent souffre-douleur… Parias d’une nuit ou d’une vie, ils n’ont rien à déclarer, mais un destin à endosser, des circonstances à ressasser, une colère à exprimer, des espoirs à ranimer. »
Furies est un gros coup de cœur de mon côté et Paul Lynch est impressionnant de maîtrise malgré quelques longueurs. Le Reverdy m’attend (joie !) et Ultramarins est dans ma wishlist 🙂
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Ouh ça me donne encore plus envie de m’y plonger merci pour ton retour Pamolico !
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Je t’en prie 😉
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Le nouveau roman de David Diop me tente beaucoup, ainsi que « Les garçons de la cité-jardin ». Le pavé de Mariana Enriquez m’intrigue aussi.
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« Notre part de nuit » est intriguant c’est vrai, après c’est ce qui me fait un peur personnellement, ce côté pavé qui peut être quitte ou double.
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