
Tú eres la vida, la otra mitad del mundo.
Ce livre au souffle poétique et sensuel est un hymne à la liberté, à l’engagement et aux possibles. Lorsque les injustices deviennent insupportables, lorsque toute dignité est balayée, il faut lutter. Au péril de sa vie parfois. Ouvrir la voix à d’autres, pour un futur certes incertain mais que l’on se doit de rêver radieux.
Campagne espagnole à l’orée des années 1930, près de l’Ebre. La vie d’une poignée de paysans est régie de main de fer par un marquis et son épouse. Exploitation, violence et humiliation sont le lot quotidien de leurs employés. Il y a Pepe, le doux jardinier sans cesse moqué. Il y a Juan, qui détruit littéralement son corps pour un labeur harassant si mal rémunéré. Il y a Pilar, cuisinière hors-pair régulièrement violée par le répugnant Carlos, fils des propriétaires, abîmée psychologiquement et physiquement. Il y a Toya, jeune fille dont on a même pas pris la peine de l’envoyer à l’école, ce n’est qu’une fille de domestiques après tout. Et puis c’est l’événement de trop. La révolte éclate portée par le souffle de libération qui traverse l’Espagne. Il faut s’armer, s’organiser, lutter ensemble. Jusqu’au bout.
Barcelone, fin des années 1960. Luz espère la fin du régime franquiste, pour vivre enfin sa jeunesse librement. Amenée presque par hasard sur les anciennes terres des marquis, elle fait la rencontre d’une vieille femme au secret bien gardé depuis des décennies. Leur destinées se mêlent, et sont bien plus en lien qu’elles n’auraient pu l’imaginer.
C’est une plongée maîtrisée dans la genèse d’une révolte, portée par les opprimés. Mais aussi une belle histoire d’amour, de vengeance, de solidarité. J’ai découvert Laurine Roux par ce texte, et ne compte pas m’arrêter là.
L’autre moitié du monde, Laurine Roux. Editions du Sonneur, 2022.
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