
La vérité et la justice sont souveraines, car elles seules assurent la grandeur des nations.
Que dire qui n’a pas déjà été dit sur cet illustre et prolifique homme de lettres ? Témoin de son temps, homme libre et engagé, Emile Zola fut un auteur majeur de la deuxième moitié du XIXè siècle. Romancier et journaliste, sa plus grande oeuvre reste un cycle littéraire de vingt romans nommée Les Rougon-Macquart : Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire, traduit dans de nombreuses langues, et adapté maintes fois au cinéma. Zola voulait en faire sa Comédie Humaine, et par cette fresque familiale, historique et politique, illustrer les thèses scientifiques qu’il défendait, tout en dressant un portrait exhaustif de la société française durant le Second Empire (1852-1870).
Chef de file du mouvement naturaliste, un courant littéraire proche du Positivisme, Zola étudie la notion d’hérédité dans ses romans à travers la famille Macquart, dont l’alcoolisme des aïeux semble être transmis génétiquement à leurs descendants : « [j]e veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’êtres, se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d’œil, profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres. L’hérédité a ses lois, comme la pesanteur » ( préface de La Fortune des Rougon, 1871).
Si Zola n’évoque pour vous que des souvenirs scolaires douloureux, il est temps de redécouvrir ses écrits !
Qui était Emile Zola ?
Emile Zola est né en 1840. Son père décède alors qu’il n’a que sept ans, et ‘il connaît une enfance pauvre et assez difficile, élevé par sa mère et sa grand-mère, dont il restera proche toute sa vie. Sûr de sa vocation d’écrivain dès l’enfance, le jeune Emile vit de petits boulots et fréquente le milieu impressionniste, avec qui il gardera d’étroits liens.
Embauché par Louis Hachette en 1862, il se fait petit à petit une place dans le milieu littéraire, et devient journaliste. Ses chroniques sont d’abord des critiques littéraires et artistiques, puis politiques. Il écrit notamment pour le journal républicain La Tribune, et pour La Cloche, tout en faisant paraître des contes, et ses romans en feuilletons. Puis viennent la reconnaissance et le succès avec L’Assommoir, paru en 1877, succès qui ne le quittera plus. En 1894 éclate le scandale de l’Affaire Dreyfus, et Zola prend parti pour le capitaine Dreyfus, ce qui lui vaudra une condamnation, et un exil d’un peu moins d’un an à Londres. Il meurt en 1902 intoxiqué par un feu de cheminée mal éteint à l’âge de soixante-deux ans, mort dont la thèse accidentelle ne fait pas l’unanimité encore aujourd’hui.
On lit quoi ?
Emile Zola appartient au domaine public, il est donc possible de lire ses œuvres gratuitement ! S’il vous prend une envie de dévorer la saga en entier des Rougon-Macquart c’est par ici, et pour chaque recommandation que je vous fais le lien conduit directement à sa version accessible en ligne sur ebooksgratuits.com .
- La Faute de l’Abbé Mouret (1875) : ordonné prêtre à vingt-cinq ans, le jeune Serge Mouret vit une vie paisible, jusqu’au jour où il est rattrapé par son désir. Tenté en permanence par les jeunes femmes de sa paroisse, il se mortifie au point de risquer sa vie, et renaît en vivant une histoire d’amour passionnée avec la jeune Albine. Ce roman est l’occasion pour Zola d’affirmer son opposition farouche au célibat des prêtres. Dans une nature luxuriante représentant Eden et Enfer à la fois, il donne vie à ce débat encore d’actualité aujourd’hui.
- Germinal (1885) : renvoyé de son travail pour faute, le jeune Etienne Lantier, décide de se rendre dan le Nord pour travailler dans les mine de Montsou. Il y fait la connaissance de ses collègues mineurs, et se rapproche d’eux. Victimes de conditions de travail extrêmement difficiles et de baisses de salaire injustes, Etienne pousse ses camarades à faire grève, et à se révolter contre leur exploitation. Un très grand roman social, inspiré de faits réels et pour lequel Zola s’est amplement documenté.
- L’Oeuvre (1896) : on y suit la vie et les déboires de Claude Lantier, jeune peintre qui lutte pour imposer une nouvelle forme d’art novatrice, mais son œuvre est incomprise et rejetée de tous. Cette brillante plongée dans le milieu artistique impressionniste est en partie inspirée de la vie de Paul Cézanne, grand ami de Zola. Il semblerait même que ce roman ait vexé Paul, et conduit à la fin de leur amitié.
Mais aussi…
« J’accuse…! Lettre au président de la République par Emile Zola » paru le 13 janvier 1898dans le journal L’Aurore : Zola prend position contre l’antisémitisme dans ce texte engagé, qui lui vaudra des ennuis avec la justice. A lire en version numérisée ici.
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