
« Il a toujours cette flamme : l’annonce d’une aurore durable. »
Lorenzo, Baptiste, Tahar, trois noms, trois époques et trois vies distinctes liées pourtant par le corps, la jeunesse, la rébellion.
Prix littéraire de la vocation et Prix Révélation de la Société des Gens de lettres pour son précédent roman Nage Libre en 2018, Boris Bergmann continue d’explorer les thèmes de la jeunesse et de la transgression à travers les portraits croisés de trois jeunes adolescents, dont la vie bascule suite à un point de rupture.
Lorenzo cherche le salut à travers la peinture, dans une Rome hostile en pleine Renaissance. Son talent n’a d’égal que l’originalité du regard qu’il porte sur ce qui l’entoure. Baptiste, jeune fils de bonne famille parisien cherche un sens à sa vie dans la lutte sociale et la vie marginale que lui offrent Mai 68. Il veut changer le monde. Tahar fuit le Maroc d’aujourd’hui, chassé par son père, et trouve refuge dans une Europe qui le laisse désillusionné.
Chacun expérimente le monde par le corps, le ressenti physique. Chaque parcours nous est dévoilé par le prisme des sens, par cette épaule sur laquelle on a pu se reposer, par cette odeur qui nous dégoûte ou nous enivre, par ce sein annonciateur des premiers émois… Trois narrateurs aux trois tonalités différentes, mais unies car portées par l’écriture dense et sensuelle de Boris Bergmann.
En bref un bel hommage multiple à l’incandescence de la jeunesse, ce temps où tout est possible mais si fragile à la fois.
Les corps insurgés, Boris Bergmann. Calmman-Lévy, 2020