
« Le silence rend l’individu éthiquement et politiquement responsable de la perpétuation du racisme. Le changement dans la société ne se fera pas uniquement avec des dénonciations, ou avec la répudiation morale du racisme : il dépend, avant tout, de postures à prendre et de l’adoption de pratiques antiracistes. »
Commençons cette thématique spéciale Black&Afro féminisme par un ouvrage simple, clair et efficace, à mettre entre toutes les mains. Un ouvrage qui aborde de manière concise la problématique du racisme et du sexisme. Comme écrit sur le site l’éditeur, les éditions Anacaona, ce petit manuel peut être accessible pour les adolescents et jeunes adultes dès 15 ans.
Qui est Djamila Ribeiro ?
Chercheuse en philosophie politique et militante féministe, Djamila Ribeiro est née en 1980 à Santos au Brésil. Considérée dans son pays comme une voix majeure du féminisme noir, antiraciste, proLGBT et antimachiste, elle est aussi journaliste et très active sur internet. Sa propre expérience du racisme et du mépris de classe qu’elle subit dès son plus jeune ont mené la philosophe afro-brésilienne vers le militantisme, qu’elle combine à une prise de conscience féministe qu’elle acquiert par son travail à la bibliothèque de la Maison de la culture de la femme noire.
Ce qui me frappe chez Djamila Ribeiro c’est sa capacité à rendre accessible des concepts complexes autour du féminisme intersectionnel et des dynamiques du racisme, et à démontrer comment dans sa vie de tous les jours on peut agir.
Comment lutter efficacement contre le racisme et le sexisme en dix points
L’ouvrage de Djamila Ribeiro, construit en chapitres didactiques simples nous donne les clés, quelle que soit notre expérience et nos connaissances en matière de discriminations, pour lutter efficacement contre ces fléaux. Se renseigner, communiquer, questionner ses constructions, stéréotypes et fonctionnements sociétaux, ne laisser passer aucun comportement néfaste.
Questionner la culture qui nous entoure, créer un environment de travail sain, ne pas laisser passer des remarques racistes, connaître et se documenter sur la situation dans son pays, creuser les différentes formes de discrimination auxquelles certaines parties de la population sont plus exposées, questionner son propre racisme internalisé…Autant de pistes salutaires brillamment développées. Et s’il ne devait en rester qu’une : être tous actifs dans l’antiracisme, car comme le dit si bien Angela Davis « dans une société raciste ne pas être raciste ne suffit pas, nous devons être anti-racistes ».
Si les exemples de Djamila Ribeiro s’inspirent et décrivent prioritairement le contexte politique et sociétal du Brésil, le message et les actions que l’on peut mener sont universels, et la préface de Françoise Vergès et un chapitre en fin d’ouvrage sont consacrés à la situation en France.
Pour aller plus loin
On peut lire ses deux autres ouvrages parus en France chez les éditions Anacoana, Chroniques sur le féminisme noir et La place de la parole noire. On peut également regarder cet entretien inspirant avec son éditrice et traductrice en France, Paula Anacaona.
Petit manuel antiraciste et féministe, Djamila Ribeiro. Editions Anacoana, 2020.
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