René.e aux bois dormants / Elene Usdin

Elene Usdin, photographe, illustratrice et autrice de bande dessinée parisienne, a réalisé un voyage en Amérique durant deux ans, qui a abouti à la création de René.e aux bois dormants. Elle a peuplé son histoire de références aux mythes fondateurs des Premières Nations canadiennes, tout en les revisitant. En découle un conte bande dessinée, un voyage psychédélique qui demande à se laisser porter, à oublier les normes et frontières de pensée occidentales, et à ouvrir son esprit.

Histoire :

René, enfant solitaire qui ne trouve sa place nulle part, vit dans un univers froid avec une mère à qui il ne ressemble pas. Hypersensible, iel bascule dans le monde du rêve suite à un évanouissement pour retrouver Sucre doux, son lapin peluche. Sucre doux contient un secret, qui sera le fil rouge de l’histoire.

Iel croise dans ce monde des créatures plus fantasmagoriques les unes que les autres, qui l’aideront dans cette quête. Au fil de ce périple, et de ses multiples rencontres, iel se transforme et devient René.e. Mais est-ce René.e qui rêve, ou sa fille Judith, qui elle cherche à réveiller son père du coma ? Rêvent-ils, ou sont-ils dans un autre univers, eux qui ont la particularité chacun.e d’être des deux esprits ?

Avis :

C’est un magnifique hommage aux Premières Nations canadiennes et au drame des enfants enlevés durant le XXe siècle, car le gouvernement souhaitait je cite « tuer l’indien dans l’enfant ». Des vies brisées, dont celle de René.e. Le parallèle avec Payer la terre, qui aborde ce sujet de manière complémentaire, s’est imposé à moi.

J’ai infiniment aimé cet univers onirique, qui rappelle le rêve dans ces embranchements décousus, et j’ai trouvé le trait changeant et coloré d’Elene Usdin très original et inspirant. La construction variée des planches, et l’utilisation experte de l’aquarelle et de la gouache m’ont rappelé à certains moments ce cher Brecht Evens, notamment dans l’utilisation des couleurs.J’ai pensé aussi beaucoup au Fauvisme et parfois aux Nabis, mais aussi dans les espaces urbains désaffectés aux tableaux de Hopper.

René.e aux bois dormants, Elene Usdin. Sarbacane, 2022.

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